Festival des arts visuels en Atlantique
du 24 au 28 juin 2015
Caraquet, N.-B.
Démarche artistique
Humaniste, intuitive, sensorielle et résolument positive, l’œuvre de Nicole Haché offre un univers vibrant et délicat en contrepoint des furies de la modernité. Éminemment organiques, ses tableaux et ses installations invitent à tisser des relations humaines de qualité, à protéger la planète ou à s’ancrer dans l’intime et l’histoire collective pour rendre le monde un peu plus habitable.
L’environnement, naturel et social, est donc au cœur de la démarche artistique de Nicole Haché qui puise ses thématiques dans son vécu et son milieu. Artiste autodidacte marquée par les beautés naturelles de son Acadie natale, elle conceptualise chacune de ses œuvres tout en se laissant guider par son instinct dans le processus de création.
À ses débuts, elle joue avec des personnages oniriques pour exalter la beauté du vivant, la liberté individuelle et l’harmonie avec la nature. Mais elle s’oriente bientôt vers l’abstraction avec Parcourir le rivage (2009), second volet de la collection Un jour, la mer m’a dit, et Résonance (2011) où elle évoque l’identité acadienne. Partant de la communauté, elle se rapproche ensuite de l’individu pour s’interroger sur l’essence de l’être et la mécanique des comportements sociaux. Elle se détourne des matériaux naturels qui donnaient jusqu’alors du relief à ses œuvres et entame un dialogue exclusif avec la peinture.
Dans Aller à ta rencontre (2013) et Rejoindre ta présence (2014), les deux volets de la collection Transparence, Nicole Haché creuse le sillon de l’abstraction et de l’épuration. Des jeux de superpositions et de transparences viennent symboliser l’immatérialité des composantes spirituelle et relationnelle de l’humain. La composition géométrique, le travail de dilution et le choix des couleurs reflètent le désir encore présent de codifier le geste artistique, de tisser une trame sémantique secrète.
Avec la série La conjugaison des êtres (2015), elle lâche prise sur le besoin de contrôler le processus et explore la dimension sensible de l’âme humaine et de la communication interpersonnelle. Les couleurs se font plus diaphanes, les frontières entre les divers éléments de la composition s’estompent, le relief d’autrefois devient profondeur et perspective. L’organicité est celle d’un monde cellulaire, miroir de l’intériorité à laquelle il appelle.
De la planète à l’humain, du social à l’intime, du dehors au dedans, Nicole Haché trace la voie d’un nécessaire retour à soi et aux valeurs essentielles.