Mélanie Gagnon

Mélanie Gagnon au Festival des arts visuels en Atlantique

Festival des arts visuels en Atlantique 
du 24 au 28 juin 2015

Caraquet, N.-B.

DÉMARCHE ARTISTIQUE 

D’oeuvre en oeuvre, la démarche artistique de Mélanie n’est pas entièrement définie. C’est une double quête d’identité. «Qui suis-je et qui est l’artiste qui est en moi.» Entre l’administrateur, la pédagogue et l’artiste, il y a différents univers qui se côtoient et d’autres, qui se fuient. D’observations en admiration, de formations en essais, de réussites en échecs, un portrait commence à se brosser et ceux qui se promènent parmi sa sélection d’oeuvres retrouvent les couleurs vives qui la représentent bien, l’estompement qui représente l’indéfini et la spatule qui tente de se détacher des détails afin d’arriver à des mouvements libres. De fil en aiguille, c’est la naissance d’une jeune artiste qui s’inspire et puise dans ses fondements autodidactes afin de donner un sens, une touche bien à elle aux toiles qu’elle peint. 

Mélanie adore observer et ce qui l’attire la ramène toujours à la beauté, peu importe sa forme ou sa difforme, qu’elle soit concrète ou abstraite. Cette artiste a toujours aimé le beau. Le beau dans l’ordinaire, le potentiellement beau dans le laid, le beau dans le magnifique à en devenir. Avec son intelligence visuelle et son sens créatif, elle arrive à reproduire les images captées. De plus, les interrogations et les réflexions qui nourrissent l’âme de l’artiste basculent souvent autour de l’apparence de la personnalité, la beauté, l’épanouissement et l’âge de fleuraisons. Ces derniers se retrouvent souvent comme étant l’objet d’inspiration de ses oeuvres. «Lorsqu’on ne trouve pas ce que l’on cherche en nous, nous avons la possibilité de le créer afin de l’observer de l’extérieur.» 

Les fleurs représentent un apaisement, une source de vie et de plaisir incontestable et elles s’offrent et se posent partout. C’est une des raisons pour laquelle Mélanie aime bien retourner dans ses souvenirs d’enfance, découvrant l’univers de sa grand-mère qui est fleuriste. Les couleurs dynamiques sont brillantes, remplies d’espoir et ravives facilement un décor neutre. Souvent, elles accompagnent sa signature en créant un contraste avec l’aquarelle qui est habituellement plus pâle. Ce tiraillement entre deux états, dont celui de vouloir démontrer sa présence, mais ce besoin de solitude et de recueillement, se fait ressentir dans ses oeuvres. 

Étant très féminine, les femmes et les fleurs représentent ses principales inspirations. Maintenant résidente de Caraquet, la mer et les bateaux ont su s’ancrer et donner vie à la spatule. Discrète et laissant la place à l’oeuvre, ses toiles furent signées de la première lettre de son prénom M afin de laisser l’observateur prendre la valeur de ce qu’il regarde et non la personne à laquelle il associe son observation. C’était également un clin d’oeil au verbe aimer. Aimer assez sa toile pour la signer et la mettre aux enchères en sachant que quelqu’un l’aimera assez pour vouloir la posséder. 

Afin de mobiliser les regards sur ce qu’elle peint, Mélanie croise des lignes parfois douces, parfois prononcées. Elles peuvent être soutenues d’un trait de cerne relief ou encore être accentuées par le biais de la pâte relief. Bien définies, incomplètes, allongées à la spatule ou encore noyées dans l’eau, elles finissent par former un tout intéressant. Ses personnages peuvent se perdre dans l’abstrait ou être bien situés. Cette artiste est en perpétuelle évolution. À ses débuts, elle ne peignait qu’à l’aquarelle. L’administrateur, la pédagogue et l’artiste fonda donc Aquamel soulignant ainsi sa passion et son identité. Ensuite vint la découverte d’Amber Lounder qui changea le coup de pinceau de Mélanie et qui déforma l’image concrète qu’elle percevait. Elle apprit à voir les jeux d’ombre et de lumière ainsi qu’à laisser ses yeux compléter les formes incomplètes.

BIOGRAPHIE 

Native de Saint-Quentin, Mélanie quitta son patelin pour faire ses études en éducation secondaire avec une majeure en études françaises et une mineure en développement personnel et social. Croisant la langue, la philosophie, la sociologie, la psychologie et le domaine de l’éducation, ses premières études répondirent à ses besoins de transmettre une information, une connaissance, une passion à quelqu’un d’autre. Poursuivant son expertise en administration scolaire, Mélanie quitta Moncton suite à l’obtention de sa maitrise afin de venir s’inspirer dans la Péninsule acadienne. Étant toujours au sein des écoles, elle exploita son besoin de créer et en 2011, elle eu son premier contact avec l’aquarelle lors d’une formation. Ce fut le coup d’envoie d’un processus de création. Sa principale occupation est à la direction de l’école élémentaire communautaire Terre des Jeunes de Paquetville. Peindre représente l’équilibre entre le milieu scolaire et celui artistique. C’est ce qui permet de faire un temps d’arrêt et de retourner vers l’essentiel : soi. Mélanie avait des habiletés entrepreneuriales et administratives en elle et elle maria ses deux passions. 

Voulant créer cartes de souhait, produire des ateliers pour les enfants, offrir des cours de peinture pour adultes, faire une galerie d’art et avoir un espace de création, elle créa Aquamel en 2013. L’artiste aimerait consacrer tout son temps à cette conception, mais vacant à d’autres occupations, Mélanie ne peut pas consacrer tout le temps qu’elle veut à son entreprise, mais elle est confiante qu’avec la visibilité nécessaire et la persévérance, Aquamel prendra son envol dans les années à venir. 

En novembre 2014, Mélanie mis sur pied la galerie d’art Méraki à l’école Terre des Jeunes de Paquetville. Cet espace se voulait un lieu stimulant pour les enfants et les pédagogues. C’était également une opportunité pour les artistes francophones du Nouveau-Brunswick et une belle occasion de contribuer au fonds Nancy Lainey Thériault. La galerie regroupe plus de 40 différents artistes de tous les styles et d’un peu partout au Nouveau-Brunswick.

Fava 2015 

C’est une thérapie de peindre et c’est enivrant de ne jamais découvrir les limites de la création. Melanie continue de s’inspirer du moment présent et de ce qu’elle apprécie afin de livrer un produit qui est à son image.